mercredi, juin 07, 2006

Les architectes et l’indifférence théorique

PAR MARIO ROSALDO


Seulement un étudiant qui n’a pas acquis une attitude profondément critique peut accepter sans la questionner une éducation manipulée. Quand l’étudiant du cours préliminaire est amené à expérimenter les concepts considérés fondamentaux pour l’enseignement de l’architecture, en réalité il est privé de l’opportunité de découvrir par soi-même la nature des choses, de découvrir des autres questions et donc des autres réponses possibles. Le caractère manipulateur de la mise en situation invite l’étudiant à ne pas développer ses propres concepts, à ne pas adopter son propre point de vue, à ne pas tirer ses propres conclusions. Le travail sous des conditions concrètes, déjà décidés par les enseignants ou le plan d’études, ne laisse pas assez de marge pour exprimer un désaccord affectant l’activité ou le projet, même si les professeurs sont ouverts à discuter quelques idées sur les exercices désignés. Cette pratique courante dans les écoles d’art et d’architecture est déterminée par la nécessité de l’État de favoriser la cohésion sociale et par l’obligation des institutions de faire des évaluations partielles et finales. En somme, c’est une manière d’assurer les bons résultats académiques et en même temps d’assurer l’emploi de ce qui enseigne et évalue.